Le camp s’éveillait dans un silence oppressant, brisé seulement par le cliquetis des armures mal ajustées et le murmure étouffé des soldats. Certains tripotaient leur jaque, d’autres leur tassette cabossée, certains ajustaient leurs gantelets et pour les plus chanceux leur salade. C’était une marrée humaine avec un patchwork d’armure anciennes et récentes mais tous dans exceptions échangeaient des regards de peurs, d’excitations pour glaner ou donner un peu de courage à leurs compagnons d’infortune, à ceux qu’ils ne verront peut-être pas le soleil se coucher. Ils étaient prêts, ou du moins le prétendaient-ils. Quant à Flavius, il entendait encore les cris et les appels de son cauchemar qui résonnaient dans sa tête, d’autant plus renforcé par les morceaux hétéroclites de son armure dont certaines pièces avaient appartenu à sa famille. Le gant droit de son père, le salade de son oncle, les bottes de son grand frère tous plus ou moins bien ajustés sur lui. Il senti son estomac se nouer, ses jambes devenir cotonneuses, Cassius qui le regardait lui donna une grande gifle au visage. ? Si tu pars comme cela tu ne tiendras pas la première salve. ? Flavius, choqué mais reconnaissant hochat la tête.
Soudait, le commandant Valerius surgit au milieu des hommes, sa silhouette massive drapée dans une cape bleu profond bordé d’or, son harnois brillant sous les rayons du soleil, on aurait dit une statue de muscle et de fer. Il dépassait presque tous les hommes d’une tête et demie. Son visage, couturé par des décennies de combats, restait figé, impassible, mais ses yeux d’un noir profond transper?aient chaque homme comme une lame cherchant la faille, en eux. Flavius comme certains autres se reculèrent devant cette aura imposante, comme s’il les écrasait juste de sa présence. Il s’arrêta devant un soldat frêle recroquevillé sur son épée. ? Les femmes n’ont rien à faire sur le champ de bataille, rentre chez toi ou sert à l’infirmerie. Il est suffisant de faire couler le sang des hommes, le tiens serait un autre fardeau à porter. ? il lui dit. Le soldat répond de sa voix aigue pleine de haine et de ranc?ur ? Ils ont tué mon père, mon mari et mes frères. Je veux me battre pour les venger. ? ? Voyez ! Soldats ! Cette femme a plus de courage et de boule que vous ! Vous craignez pour vos vies mais elle, elle veut se battre pour ceux qui sont morts pour sa famille, pour les venger, pour donner de l’espoir à ceux qui sont encore vivants ! C’est pour cela que nous sommes ici ! Pour nos morts, nos familles ceux qui sont encore vivants pour qu’ils n’aient plus à souffrir ! Nous nous sacrifions pour eux, pour ceux que nous aimons, vous battre pour Dauph est le plus grand sacrifice d’amour que vous pouvez faire à pour ceux que vous aimez. Aujourd’hui, vous apprendrez ce que vraiment signifie se sacrifier pour les autres ! Nous allons terminer cette guerre pour que plus jamais nos familles ne souffrent ! ? tonna Valerius, sa voix grave roulant comme un grondement de tonnerre lointain. Certains soldats, galvanisés par ces mots commencèrent à crier son nom, puis les autres suivirent. Après cinq minutes d’ovations, il donna l’ordre de marche. Les hommes se déplacèrent exaltés par ces paroles et la marche jusqu’au front f?t brève. Flavius, lui, ne se laissa pas convaincre et chaque pas faisait le rapprochait vers un point de non-retour. L’atmosphère le suffocant petit à petit en le prenant dans ses bras et le serrant comme un étau, il savait qu’il n’y avait pas d’échappatoire.
Il put voir les éclaireurs courir, essoufflés, en direction du camp des gradés. En mins de dix minutes, les rumeurs des rapports arrivent jusqu’à ses oreilles, la cavalerie du royaume de Fine se déployait sur les flancs et les fantassins se massaient sur les crêtes. L’attente se faisait insupportable, l’euphorie, la galvanisation des soldats était retombée, tout le monde tenait son arme en priant de pouvoir voire le soleil se coucher. Le soleil commen?ait à cuire les soldats sous leurs armures, Flavius transpirait à grosse goutte, le fantassin à ses c?tés ne pouvant plus tenir après des heures d’attente sur le front se délesta au milieu de tout le monde, cette odeur immonde rajouta à l’ambiance oppressante.
Enfin, la poussière portée par le vent indiqua que l’armée adverse arrivait. Il put voir une masse grouillante de soldats, leurs armures scintillant sous le soleil, leurs bannières claquant au vent comme des ailes de corbeaux. La cavalerie, en rangs serrés, faisait trembler la terre, un roulement sourd qui résonnait jusque dans les os de Flavius. Son c?ur battait à se rompre, un mélange éc?urant de peur et d’adrénaline lui br?lant les veines.
Valerius ordonna que tout le monde se mette en formation, chaque homme à sa place, les ordres aboyés par les officiers relayant le message claquant comme des fouets. à ses c?tés, Cassius se tenait droit, son regard fixé sur les lignes ennemies, inébranlable. ? Pas le moment de flancher, Flavius, ? murmura-t-il, sa voix basse per?ant le tumulte intérieur qui ravageait son compagnon. ? Quand le premier tombe, avance. Toujours ! ?
Le signal retentit, un son de cor suivis du son des tambours, résonna dans la pleine avant de faire place aux cris des soldats qui criaient pour se donner courage, pour chasser cette peur qui leur tordait les tripes. La bataille s’ouvrit dans un fracas assourdissant, l’acier heurta l’acier, les larmes tranchèrent les premières ames qui tombaient en hurlant de douleurs. Le sol commen?ait à boire ses premières gorgées de sang, comme une éponge avide pour la prochaine rasade. La cavalerie rugit, faisant trembler le sol et une tempête de poussière s’éleva, avalant le monde dans un chaos hurlant. Flavius, dans ses pites cauchemars n’avais imaginé une telle horreur, son esprit n’était pas prêt. La guerre qu’il avait imaginée s’effondra sous le poids d’une réalité brutale : des cris gutturaux, des lames s’enfon?ant dans la chair, des corps s’écroulant dans la boue. L’ennemi chargeait, une vague de fer et de haine, et eux aussi avan?aient, poussés par une force qu’il ne comprenait pas encore. S’arrêter c’est se faire écraser par les soldats de derrière qui poussaient, mais aussi continuer c’est se faire empaler par les lances ennemies. Ne rien faire c’était la mort, faire quelque chose c’était accueillir la faucheuse. Il n’y avait pas de place pour la réflexion, réfléchir c’était mourir, alors ses instincts les plus primaires prirent le pas, le submergeant comme un raz-de-marée. Son esprit se réduisit à ce qu’il pouvait voir, entre et sentir, au bruit métallique des épées, à la nécessité de tenir survivre. Il brandit son arme, frappant un soldat ennemi qui s’empala sur son arme, la lame s’enfon?ant dans la cage thoracique avec un craquement sec suivit d’un bruit mou et d’un jet de liquide rouge qui lui éclaboussa le visage. Une bouffée d’invincibilité le traversa, fugace, avant que la vérité ne le rattrape. Un hurlement déchira l’air, suivi d’un bruit humide et sinistre. Tiberius s’effondra à ses pieds, une flèche plantée dans sa gorge, le sang jaillissant en fontaine tandis qu’il s’étouffait dans un gargouillis atroce. Son corps heurta le sol dans un bruit sourd, ses doigts griffant la terre, puis plus rien.
Le chaos s’amplifia, des marées de violence engloutissant tout. Son voisin qui c’était délestait, gisait manchot dans une embrassade mortelle avec un ennemi décapité, leurs sangs se mêlant dans une fusion grotesque et le sol buvait tout cela, jamais rassasié. Les hommes continuaient de tomber éventrés par des lames, le crane enfoncé par les masses, les torses écraser par les sabots, leurs cris de douleur se mêlant au vacarme et aux cris silencieux de ceux qui les avaient précédés. Flavius inspira profondément, le souffle rauque, for?ant son esprit à rester ancré. Au loin, Lysandre taillait un sillon sanglant dans la mêlée, sa silhouette massive abattant l’ennemi avec une sauvagerie qui gla?ait le sang. Il souriait, un sourire sauvage comme si plus rien d’autre n’existait, juste cette joie sauvage de trancher, d’être encore en vie en enlevant la vie des autres, puis il disparut dans le tourbillon de la bataille.
Le soleil brillait, implacable, comme jubilant sous ce spectacle, comme s’il voulait éclairer ce monde de chaos pour donner la chance aux hommes de bien voir leurs ennemis pour répandre encore plus la mort, la souffrance et le chaos. Seul l’adrénaline et la peur de mourir tenaient Flavius en vie. Il frappait encore et encore, il ne savait plus combien de gens il avait tué, mais était-ce important ? il était en vie et c’est la seule chose qui comptait à ses yeux. Son épée fut déviée par une cubitière avec une force qui fit vibrer ses bras jusqu’aux os. Une flèche siffla, fr?lant son épaule, ricochant sur son armure dans bruit métallique qui le sortis de ses automatismes et lui coupa le souffle. Il vacilla, tomba sur un genou ce qui lui sauva la vie, à c?té de lui un soldat tomba, s’il n’avait pas mis un genou à terre, c’est lui qui serait gisant à terre en fixant le ciel de ses yeux vides. Le sol trembla encore plus fortement, la cavalerie ennemie déferla comme une tempête de sabot, de fer et de lumière éblouissant et déstabilisant Flavius. Un autre soldat s’écroula, les bras écartés dans une parodie grotesque de supplication, une lance plantée dans son torse, le sang ruisselant comme un fleuve noir. Puis Flavius vit ses camarades d’infortune broyés sous les chevaux, leurs cris étouffés par le craquement des os et le hennissement des bêtes. Il se jeta en avant, frappant mécaniquement, esquivant un cavalier dont le sabre fendit l’air à un pouce de sa tête. D’un mouvement désespéré, il tenta de planter son épée dans le flanc du chevalier mais l’armure repoussa facilement le coup. Le cavalier continua sa route en fauchant les fantassins comme on fauche le foin.
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Le sol n’était plus qu’un bourbier, saturé de sang et de viscères, il avait eu sa ration, il était plein et commen?ait à régurgiter le sang qu’il avait bu comme un ivrogne régurgite son alcool. L’air s’épaississait petit à petit de l’odeur du sang se mêlant à la poussière. Flavius respirait cet air vicié au gout métallique, ses bras br?laient, ses poumons ralaient, la peur s’accrochait à ses jambes remontant petit à petit le long de son corps tel un serpent qui remonte en spirales. Il continuait de frapper, esquiver, survivant pas à pas, seconde après seconde. Son regard accrocha Lysandre à nouveau, taillant l’ennemi avec une précision mortelle, un dieu de guerre dans cet enfer. Il riait à gorges déployée en faisant jaillir des fontaines de liquide rouge, un art morbide et captivant. Ce qui valut à Flavius de se prendre un coup de dague dans le bras, sa distraction avait eu un coup. Sous la douleur, Flavius recula, trébucha dans la fange, d’un coup de pied instinctif, il fit tomber son assaillant. Sans réfléchir, il abattit le pommeau de son épée sur le crane de l’homme, un craquement sec résonnant alors que le corps s’effondrait, inerte. Une autre vie éteinte sous ses mains qui lui permettait de continuer à vivre. Un frisson glacé remonta son échine, mais il n’y avait pas de temps pour le doute, pas de place pour la distraction ou pour l’ame dans ce charnier. La poussière poisseuse de sang collait à ses cheveux, ses habits, piquait ses yeux, elle brouillait tout, ses compagnons perdus dans le tumulte. La guerre l’avait avalé, et tout ce qui restait était ce tourbillon de fer, de sang et de mort.
Une douleur explosa dans le dos de Flavius, une déchirure br?lante lui arracha un cri de souffrance muet. Un soldat ennemi qu’il n’avait pas vu l’avait frappé par derrière, le métal mordant sa chair à travers son plackart et jaque. Il s’effondra, ses genoux heurtant la terre boueuse avec un bruit sourd, sa vision se brouillant sous une vague de points noirs et blancs. L’air commen?a à lui manquer, chaque inspiration était comme une lame dans ses poumons, et la terre glissante sous ses paumes sembla vouloir l’avaler. Comme si les 6ames de ceux qu’il avait fait tomber le tiraient vers eux. Par instinct, il roula sur le c?té, une fraction de seconde avant qu’une lame ne s’abatte là où il gisait, fendant le sol dans une gerbe de boue et de sang. Le soldat qui lui avait donné le coup d’épée tentant de finir le travail, son épée dégoulinante de sang. S’il ne bougeait pas, s’il ne réagissait pas il rejoindrait son père et le reste de sa famille, c’en serait fini pour lui. Dans cette fange rougeatre, son histoire s’arrêterait, et il devrait payer pour avoir pris la vie des autres pour le reste de l’éternité. Le soldat ennemi lui donna un coup d’épée qu’il para avec son gantelet ce qui lui arracha un autre cri de douleur. Il inspira profondément, un rale rauque, agrippa la lame et tira d’un coup sec faisant perdre l’équilibre au soldat qui ne s’attendait pas à ?a. Il se redressa, les jambes tremblantes, le dos hurlant à chaque mouvement, la main en feu. Pas le temps de réfléchir. Pas le temps de mourir. Le soldat qui l’avait frappé se relevait déjà, une lueur de haine dans les yeux puis de douleur mélanger à de l’incompréhension. La pointe d’une lance en travers du corps sortant au niveau du c?ur, un geyser écarlate jaillissant tandis qu’il s’effondrait, ses mains agrippant vainement la lance sa bouche gargouillant un flot de sang noir. Flavius détourna les yeux du spectacle macabre. Pas de pitié, pas de répit, il faut avancer pour ne pas finir comme lui.
Un autre tremblement de terre, suivi d’un grondement terrifiant. Un cheval cuirassé de la tête à la queue chargeait à pleine vitesse, ses sabots martelant le sol comme des coups de tonnerre faisant gicler derrière lui de la terre rougie de sang et des morceaux de membre. Son cavalier avec une masse broyait tout sur son passage. Les yeux de Flavius s’écarquillèrent, son corps réagissant avant son esprit. Il plongea sur le c?té, évitant de justesse l’armure de l’animal et la masse au passage. Il heurta le sol, tombant sur le soldat qui lui avait ouvert le dos, roula, attrapa la lance, se releva, le c?ur battant à lui briser les c?tes et dans un espoir vain lan?a la lance qui n’atteignit pas le cavalier.
Autour de lui, la bataille c’était transformer en un charnier, un tapis de corps brisés, de fer et de sang qui collait aux bottes, habits armes comme un linceul. Les hurlements des soldats, des agonisants se mêlaient aux ordres rauques, au fracas des lames, au hennissement des chevaux éventrés le tout créant un orchestre malsain. A ses pieds, les soldats aux regards vides certains regardant vers le ciel, d’autre vers la terre, froids, encore chauds, secoués de spasmes ou figés pour l’éternité dans sa mémoire. Les soldats de Fines et de Dauph dans une embrassade mortelle et fraternelle s’ajoutaient au décor tous avec plus ou moins de pourpre leur colorants les habits et armures. Il ramassa une épée en meilleure état que la sienne, un casque moins abimé et il replongea dans la mêlée. Tuer pour survivre c’était sa seule stratégie. La chance l’avait porté jusque-là, mais elle était une ma?tresse capricieuse, et il le savait.
Il continua son travail mécanique, son épée s’élan?ant dans un arc instinctif. La lame tranchant l’air puis les chairs s’enfon?ant dans les ennemis avec une facilité éc?urante. Les hommes s’écroulaient, un rale s’échappant de leurs lèvres alors que le sol s’imbibait de rouge. Flavius ressentait la br?lure dans son bras, la douleur de son dos irradiant à chaque mouvement, mais il n’y prêtait pas attention. Pas maintenant. Pas encore. Un éclat de lumière jaillit soudain, un poignard, surgi de nulle part, fondant vers son visage. Il n’eut pas le temps de parer. La lame glacée lacéra sa joue, une ligne de feu s’ouvrant dans sa peau, le sang chaud coulant immédiatement, gouttant sur son menton. La douleur le fit tituber, sa vision s’obscurcie momentanément sous le choc. Son adversaire ne lui laissa pas le temps de se reprendre, un autre coup l’atteignit au flanc, le monde tangua, un voile gris mena?ant de l’engloutir, mais une ombre bougea devant lui. Un soldat de Dauph, grand comme une montagne s’interposa avec une rapidité brutale. Son épée rouge de sang scintillante sous le soleil avant de plonger dans le torse de l’assaillant qui s’effondra sans bruit, telle une marionnette dont on aurait coupé les fils, son sang se mêlant à la boue. Flavius haleta, ses poumons br?lant à chaque respiration. Il était vivant. Par miracle, par hasard, grace à cet inconnu.
Le soldat se tourna vers lui, leurs regards se croisant une fraction de seconde. Pas un mot, juste un échange muet, une reconnaissance brute, un reste d’humanité dans cet enfer. Puis l’homme repartit, un cri de guerre jaillissant de sa gorge alors qu’il repoussait un autre ennemi, son épée dégoulinant de sang frais. Il ne cherchait ni gratitude ni gloire, juste la prochaine cible, le prochain souffle, lui aussi tué pour survivre.
Flavius porta une main tremblante à sa joue, puis à son flanc, le sang collant à ses doigts, ses forces diminuant à chaque battement de c?ur qui expulsé du sang hors de son corps. Il se secoua la tête pour faire partir le brouillard qui s’insinuait dans son esprit, attrapa un morceau de tissus sur un cadavre qui n’avait pas de terre et se l’enroula autour du ventre pour limiter le saignement. Il se redressa, pas le temps de s’attarder, pas le temps de céder, la bataille continuait, impitoyable, il devait avancer pour ne pas mourir.
Le sol était devenu un bourbier immonde où chaque pas faisait des bruits de succion comme si le sol réclamait plus de sang, plus de morts, plus d’ames. Il était jonché de corps certains encore tressautant dans leurs derniers instants, d’autres figés dans des poses grotesques, les yeux vitreux tournés vers un ciel indifférent. Les ventres ouverts exhibaient fièrement leurs entrailles ajoutant des odeurs de billes, d’acides gastrique, et d’excréments à l’odeur de la poussière et du sang. Les bruits des armes s’entrechoquant, les cris d’agonie des hommes et des chevaux, les sabots écrasant indifféremment les chairs et le sol formaient une cacophonie qui lui vrillait le crane. ? Arriverais-je à survivre à cela ? combien serons-nous encore en vie ce soir ? ? tels étaient les questions que Flavius se posait en regardant le massacre. ? Comment les hommes peuvent-ils être heureux d’aller à la guerre ? ?
Il serra sa lame, ses jointures blanchissant sous l’effort. Pas de retour en arrière. Pas d’échappatoire. Juste la guerre, le massacre, et lui, un pion sanglant dans ce cruel jeu pour les puissants. Il fallait continuer pour ne pas finir engloutis sous la terre. Encore un pas, encore un coup, ne pas penser, ne pas ressentir de douleur, avancer ou mourir.